Collection Altérité Critique

Édition Le Bord de l'Eau


Fabien Lebrun

On achève bien les enfants. Écrans et barbarie numérique


Maintenant que certains dangers des écrans pour les enfants sont connus, d'autres restent encore à exposer. Aussi, est-il nécessaire d'élargir la critique de la consommation à une critique de la production pour saisir la destruction totale et inouïe des enfants par les écrans. Des enfants surexposés des pays riches aux enfants exploités et massacrés du reste du monde (spécialement au Congo), le désastre environnemental et humain est effarant, dont les GAFA et consorts ont une lourde responsabilité. Il est urgent de refuser collectivement les écrans du capitalisme afin de préserver l'enfance et les enfants.

 

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recension La Décroissance septembre 202
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Theodor W.Adorno et Siegfried Kracauer
Correspondance 1923-1956


Initiée par une histoire amoureuse d’une grande intensité, la correspondance entre Theodor W. Adorno et Siegfried Kracauer constitue un matériau littéraire et intellectuel d’une rare densité entre deux penseurs « hors norme ».

 

La lecture de leurs échanges offre une immersion dans cette partie de l’histoire du XXe siècle et de l’intelligentsia allemande et internationale qu’il nous est ainsi permis d’explorer à travers le prisme d’une relation exceptionnelle et en prise perpétuelle avec l’histoire qui mena de l’entre-deux-guerres à la catastrophe de la Deuxième Guerre mondiale, et contraignit de nombreux intellectuels à l’exil et à une vie précaire, souvent jusqu’au désastre.

 

Bien que les positions intellectuelles et statuts professionnels d’Adorno et de Kracauer furent différents et qu’ils permirent au premier d’accéder, dans l’exil, à une reconnaissance et à une sécurité matérielle que ne connut que bien plus tard le second, cette histoire souvent très émouvante n’est pas celle de la rivalité qui aurait pu opposer les deux hommes mais le témoignage d’une relation sans concession, dont les disputes intellectuelles révèlent les désaccords profonds, tout en manifestant sans cesse l’intense amitié qui les lia jusqu’à la mort de Kracauer.

 

Enfin, si la correspondance entretenue par les deux hommes pendant toutes ces années recèle un caractère si singulier, elle participe plus généralement des relations parfois étroites qu’ils entretinrent avec d’autres penseurs et artistes majeurs de ce siècle (Berg, Benjamin, Bloch, Lukács, Horkheimer, Löwenthal, etc.).

Cet ouvrage constitue une source indispensable à la connaissance des conditions historiques, politiques et intellectuelles dans lesquelles ces penseurs élaborèrent, l’un comme l’autre, une œuvre indispensable à la compréhension du monde contemporain.

 

 

 

Theodor W. Adorno (1903-1969), penseur majeur de l’École de Francfort, travailla sans relâche à l’élaboration d’une critique radicale du monde contemporain qui aboutira à ce « grand livre » que constitue la Dialectique négative. Tout au long de son œuvre, il déploya sa pensée dans les domaines de la philosophie, de l’esthétique, de la musique, de la littérature et de l’éducation.

 

Siegfried Kracauer (1889-1966) participa, à plus d’un titre, à l’histoire de l’École de Francfort. Essayiste, critique culturel, sociologue, théoricien du cinéma, romancier, philosophe, il est longtemps resté, en France, dans l’ombre d’Adorno et de Benjamin. Nous redécouvrons depuis quelques années toute la richesse de son œuvre et l’importance de son travail pour le développement de la Théorie critique.

 

 

 

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Sylvia Grünig Iribarren
Ivan Illich. Pour une ville conviviale ?


Adressé à un large public, ce livre explore et illustre par des exemples précis, la mise en rapport de la pensée d’Ivan Illich avec la ville et le territoire, permettant de dévoiler un grand nombre de mythes et de certitudes qui cachent des impératifs aliénants et déshumanisants et, dans le même temps, d’établir les bases d´un paradigme nouveau, celui de la reconstruction conviviale du territoire.

 

Une autre ville est-t-elle possible ? En s'appuyant sur les travaux du philosophe Ivan Illich (1926-2002), Silvia Grünig montre combien le développement exponentiel des villes, devenues d'authentiques entreprises urbaines, se révèle contre-productif. La mondialisation urbaine génère ainsi de véritables anti-villes, comme autant de lieux de « grand enfermement », où les populations ont la plupart du temps largement perdu toute possibilité de contrôler, de maîtriser ces territoires qu'elles sont pourtant censées habiter ; d’autant plus que, dans ce contexte, ville et campagne constituent deux volets du même processus.

À travers l´observation et l´analyse de ce que des individus, des groupes, des communautés font un peu partout dans le monde – de l'agriculture urbaine dans les bidonvilles de Rosario (Argentine), en passant par les rencontres hebdomadaires des voisins dans une petite place dans le quartier gothique de Barcelone ou l´occupation des places par les Indignados, jusqu`à la défense collective des territoires contre les grands projets inutiles imposées sous la forme de ZAD –, l'auteure expose des expériences qui illustrent l'imagination des gens pour faire autrement.

Les communaux, par exemple, qui relèvent de l'espace partagé, sur lesquels la communauté entière exerce un droit et une responsabilité, sont à l'opposé de l'espace pensé comme une ressource économique. En ce sens, leur renaissance et leur épanouissement, préconisés dès 1970 par Ivan Illich, constitue un des enjeux analysés par Silvia Grünig pour imaginer un devenir différent de l'espace et de la temporalité de la ville.

Une ville conviviale est plus jamais nécessaire…

 

Silvia Grünig Iribarren est architecte et urbaniste, professeure en durabilité à Universitat Oberta de Catalunya (Barcelone) et membre du GRECS-Groupe de recherche en exclusion et contrôle social de l’Université de Barcelone.


Jan Spurk
Contre l'industrie culturelle. Les enjeux de la libération


L’industrie culturelle ne permet-elle que « la liberté des annonceurs » et des marchands ? Sommes-nous dès lors condamnés à de fausses libertés ? Telles sont les questions que pose cet ouvrage. Le désir de liberté ainsi que le désir de créer et de faire vivre un espace public persistent. Ces désirs montrent que les ambitions de la société moderne n’ont pas été réalisées ; ils n’ont pas pour autant déserté la scène de l’histoire. Reconnaissant à l’espace public une dimension historique de libération, Jan Spurk rappelle que l’industrie culturelle en occupant cet espace a, tout au long du siècle dernier, fait disparaître du champ des possibles de nombreux désirs de libération jusqu’à la dimension privée de la vie des hommes.

 

 

Néanmoins, l’espace public offre les possibilités d’émergence de contre-espaces publics comme Nuit Debout et tant d’autres dans le monde, qui chacun à leur manière explore de nouvelles voies pour construire un avenir commun différent de celui qu’offre la société de consommation capitaliste contemporaine. Tout espoir ne serait pas perdu.

 

 

 

 

 


Philippe Godard
Le Mythe de la culture numérique
préface de Michel Desmurget


Existe-t-il une culture numérique authentique, qui se distingue réellement de la « culture d’avant », celle qu’incarne le livre ? A bien y réfléchir, la réponse ne va pas de soi… Il n’est pas certain que ce que l’on appelle banalement la « culture numérique » soit autre chose que du bricolage numérique – ce qui reste à démontrer car la « culture numérique » ou « l’entrée de l’école dans le monde numérique », pour ne prendre que ces deux expressions à succès, semblent surtout… impensées. La culture numérique serait donc un mythe ?
L’auteur ne se contente pas de questionner notre époque, il cherche à éclairer « l’avenir numérique ». Quel est l’avenir de l’humain qui produit une telle culture ? Sommes-nous déjà des post-humains, des surhommes dans une version que Nietzsche aurait sans guère de doutes désavouée ? Ou ne s’agit-il au contraire que d’un ballon de baudruche déjà en train de se dégonfler sous les coups portés par ceux-là mêmes qui espéraient en faire une bulle globale, et pas seulement financière, à savoir tous les marchands qui se sont emparés du web ? Ces marchands qui ne sont pas que des marchands ils semblent être les seuls à avoir une vision stratégique, tandis qu’autour d’eux, le web reste globalement « impensé ». Le Mythe de la culture numérique entend contribuer à l’effort nécessaire pour penser un autre monde numérique… dominé par les marchands adversaires résolus de la culture classique.

 


Clément Hamel, Simon Maillard et Patrick Vassort (sous la direction de.)
Le sport contre la société


Alors que le monde capitaliste connaît la crise la plus profonde, la plus violente et la plus longue qu’il ait connu depuis les années 1930, le « sport » ne semble souffrir d’aucune récession financière, politique ou démographique, nous en voulons pour preuve les grandes compétitions internationales – Jeux olympiques de Londres et Championnat d’Europe de football – qui se dérouleront cette année. Organisé en institution centrale de la société capitaliste dominante, le sport ne paraît nullement souffrir du développement du chômage, de l’appauvrissement des populations, de l’attaque généralisée contre les services publics d’éducation, de santé, de transport, de l’énergie. Structuré en comités, fédérations ou ligues, le sport mondial est devenu le refuge idéologique de tous les courants politiques qui voient en lui fraternité, démocratie et mérite au point où l’état de crise justifie à lui seul l’organisation de ces compétitions sportives internationales. Cet ouvrage désire démontrer qu’au travers d’une philosophie politique déterminée de la lutte de tous contre tous, de tous contre chacun, de chacun contre tous, et sous couvert de partage, le sport, symbole de la domination la plus outrancière, s’attaque à l’altérité, participant du conformisme humain (sexuel, technique, naissance de l’anthropofacture culturelle…). Il s’attaque également à l’espace vécu et au cadre de vie urbain et non urbain, à la possible existence d’une économie raisonnée, sous l’égide toujours croissante d’une propagande du mérite, du travail et de la productivité, à l’art et aux formes possibles de transcendances de la vie humaine. Le sport en tant qu’institution capitaliste dominante, colonise désormais la vie dans sa totalité. Un ouvrage qui éclaire le lecteur sur le rôle de l’institution sportive dans l’émergence d’une philosophie de la domination au sein d’un capitalisme mondialisé en crise.


Nadia Veyrié
Deuil et héritages
préface de Roland Gori


Comment vit-on en même temps le deuil qui suit la perte d’un être proche et la confrontation à l’héritage matériel ? Les conceptions sociales, éthiques et eschatologiques de la mort sont, tout d’abord, étudiées à travers des travaux philosophiques, anthropologiques, historiques et sociologiques. Quelle place accordons-nous aujourd’hui à la mort dans notre société ? L’essoufflement social ou son absence dans l’accompagnement de la perte des êtres chers est alors particulièrement souligné. Que révèle également l’absence irréversible des êtres qui nous sont proches? Ensuite, à quoi fait-on référence lorsque l’on parle du deuil et de l’héritage ? Comment se manifestent-ils ? Deux champs de réponses sont ici proposés : un sur le deuil, tiré de la psychanalyse, qui interroge le processus du deuil, le concept du « travail du deuil » et son devenir ; un autre qui examine le sens donné à l’héritage par le droit, en étudiant les rouages de la « succession » du Code civil. Enfin, le deuil et l’héritage sont présentés, non comme distincts, mais comme interdépendants : l’héritage dans le deuil et le deuil dans l’héritage. Dans le deuil d’une personne et d’une famille, le vécu de l’héritage ne se réduit pas à la succession matérielle définie par le droit. En effet, s’entremêlent des héritages de nature matérielle et symbolique. Après une analyse des héritages « classiques » (maison, argent, bijoux et autres), les héritages dont on ne parle pas ou peu (animaux, tombes et caveaux, cendres, nom de famille) seront interprétés. D’un héritage du deuil, peut-on alors parler d’un deuil de l’héritage ?

 

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Récension du journal Ouest France
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Wolfgang Pohrt
Sociologie du crime politique
préface de Fabien Lebrun et Nicolas Oblin


 L’ouvrage que voici est le premier titre de Wolfgang Poht traduit et publié en France. En 1997 paraît l’un de ses livres les plus théoriques : Brothers in Crime. Le livre a pour sous-titre : L’être humain à l’époque de son inutilité. De l’origine des groupes, cliques, bandes, rackets et gangs. Pohrt y décrit le processus de dissolution de la société, depuis les débuts du capitalisme jusqu’au crime organisé moderne en passant par le capitalisme développé de l’époque de Georges Duroy, le héros du roman de Guy de Maupassant, Bel Ami. Du monde politique à celui de la culture, l’auteur montre combien le crime institutionnalisé a désormais imposé ses méthodes, combien le capitalisme et nos sociétés contemporaines ont absorbé les valeurs, les modes de pensée et l’individualisme nécessaires au développement d’une société dominée par les formes criminelles. Cette montée de l’individualisme est aussi corollaire d’une dislocation de l’intérêt commun due à la destruction des services publics, ce qui pousse à la formation de bandes constituées d’individualités en manque et en quête de reconnaissance et en résistance contre cette société de survie au sein de l’abondance. Sociologie du crime politique. Brothers in crime ne vise pas pour autant l’analyse du phénomène mafieux, dans sa version la plus traditionnelle, pas plus que l’affairisme politique. Il ne cherche pas non plus à décrire les contours des gangs des cités ou des guérillas. La force de l’ouvrage réside plutôt dans la tentative de comprendre et de dénoncer ce qui relie, précisément, tous ces groupes, de dénoncer l’origine en même temps que la finalité de leurs entreprises Or, la critique du capitalisme est centrale dans l’analyse de Wolfgang Pohrt en ce qu’il dénonce la lutte de tous contre tous qu’institue ce système d’appropriation, d’accumulation de domination, tant marchande que politique, comme le moment fondateur de l’éclatement de l’idée même de l’intérêt commun.

 

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Recension dans Libération
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Claude Javeau
Des impostures sociologiques
postface de Jean-Marie Brohm


 Au fil de ses ouvrages, Claude Javeau, sociologue d’origine liégeoise, surprend toujours le lecteur. Dans Impostures sociologiques, par l’angle d’attaque de la sociologie, il dépeint les formes du paraître des chantres de l’intellectualisme, de la recherche et du tout petit monde universitaire. Avec humour, il propose, tout d’abord, une galerie des portraits : « les buveurs de la première gorgée de bière », « le scribe accroupi », « le missionnaire aux pieds nus », « le médecin légiste ». Ainsi, le « scribe accroupi » interroge la population par des sondages… sur tout et rien. Il se targue d’une pseudo-neutralité dans un monde où règnent les chiffres ! Le « missionnaire aux pieds nus » est un sociologue qui se croit investi de la mission de sauver les pauvres. Or, il donne plus l’impression « d’une espèce de SAMU sociologique doublant le SAMU social ». Ensuite, l’auteur analyse les failles contemporaines de la sociologie : la décadence universitaire, la crise permanente de cette discipline, le « tautologisme », la course à l’expertise, le positivisme, la neutralité factice, la démagogie à tout niveau, etc. Le parcours de l’auteur – qui, au départ, est diplômé de l’École de Commerce de l’Université libre de Bruxelles, puis devient enseignant en sciences humaines dans la même université, apporte une réelle connaissance de la recherche et de la pédagogie. Ainsi, le lecteur croisera les approches des fondateurs de la sociologie et des représentants des sciences humaines contemporaines : Émile Durkheim, Max Weber, Charles Wright Mills, Georges Balandier, Pierre Bourdieu, Jean-Marie Brohm, Robert Castel et autres. Pour certaines approches, l’auteur pointe avec pertinence l’apport critique. Pour d’autres, il dénonce le manque de consistance et la confusion entre l’intellectuel, le chercheur avec une « star » de la télé-réalité. À ne pas s’y méprendre, par le prisme de la sociologie, cet essai d’allure pamphlétaire, habilement écrit, intéressera, certes, les spécialistes des sciences humaines, les étudiants, les enseignants – c’est un parfait outil d’une pédagogie critique –, mais aussi les travailleurs sociaux, ainsi que tout lecteur qui souhaite comprendre les inepties quotidiennes de notre société. Le devenir de la sociologie est en danger, mais, dans une société où sont exclus la sensibilité, la temporalité, l’altérité et le regard critique au profit de la performance, n’est-ce pas de pair le devenir humain qui est menacé ?

 

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Jay Martin
Kracauer L'exilé
préface de Patrick Vassort


Appartenant à la génération des intellectuels juifs contraints d’émigrer lors de la montée du nazisme, Siegfried Kracauer aura vécu sa vie dans un exil permanent tant du point de vue théorique que géographique. L’ouvrage, de l’historien des idées américain Martin Jay, éclaire ici la vie d’exil de Siegfried Kracauer et livre à la connaissance du lecteur français des éléments biographiques peu connus tout en éclairant la pensée complexe et singulière de l’écrivain allemand. Nouant des relations amicales très fortes avec les penseurs de l’École de Francfort tels que Leo Löwenthal, Theodor W. Adorno, Walter Benjamin, Siegfried Kracauer occupe une place à part dans le paysage intellectuel allemand faisant de lui, selon les mots mêmes de Walter Benjamin, un « outsider » de la Théorie critique de l’École de Francfort. En retraçant le parcours personnel et intellectuel de Kracauer, Martin Jay nous montre ici comment ce dernier aura été l’un des plus brillants analyste de la vie culturelle allemande tout en contribuant, de par l’originalité de sa pensée, à initier des controverses théoriques avec Horkheimer sur le potentiel émancipateur de la culture de masse, avec Benjamin autour de la traduction de la Bible ou encore avec Adorno dont l’intensité de leur amitié s’acheva sur une relation théorique et personnelle orageuse. Martin Jay démontre que Kracauer n’aura jamais cédé à aucune orthodoxie, aucun conformisme épistémologique ou méthodologique pour demeurer un penseur singulier. Cette existence se révèle être une brillante illustration de ce que l’École de Francfort aura toujours cherché à mettre en lumière sous le concept de « non-identité » et qui permet de continuer à penser contre le capitalisme contemporain.

 

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Recension du site Laviedesidées.fr
la vie des idées (recension Kracauer).pd
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Günther Anders
Visite dans l'Hadès


La singularité et la qualité littéraire de cet ouvrage enrichissent la reflexion sur la Shoah. Sa publication vient, en outre, enrichir la connaissance que le public français a de l’œuvre d’Anders. La traduction de Besuch im Hades permet de faire connaître une autre partie de ce qu’Anders appelait son « encyclopédie du monde apocalyptique » sur les camps d’extermination nazis. Ce texte, paru en Allemagne à la fin des années soixante-dix, inédit en français, est une compréhension originale et courageuse des deux événements tragiques du XXe siècle que sont « Auschwitz » et « Hiroshima ». À la différence d’Hannah Arendt (Les Origines du totalitarisme, 1951) ou de Raul Hilberg (La Destruction des Juifs d’Europe, 1961), Visite dans l’Hadès parle des camps d’extermination sans en parler. Anders évoque, à travers les exemples de ses parents ou d’Edith Stein, la volonté d’assimilation des Juifs allemands avant 1933, en expliquant les effets de la Shoah sur la ville et la région de Wroclaw, mais il évoque cela indirectement. Le propos est de mieux décrire l’état d’esprit dans lequel se trouvaient les Juifs allemands que les nazis ont projetés d’exterminer, ainsi que les effets de la Shoah sur la ville et la région de Wroclaw. La qualité scientifique et la dimension incontournable de cet ouvrage se trouve dans la confrontation de la philosophie andersienne à la Shoah, ainsi que dans la quête sentimentale et personnelle de l’auteur. Sa qualité littéraire tient au style d’Anders qui confirme une fois de plus qu’il est non seulement un grand philosophe, mais également un grand écrivain.

 

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Matthieu Douérin
Libéralisme, une cage de fer


Depuis la chute du mur de Berlin et l’éclatement du bloc soviétique, le libéralisme serait-il devenu l’horizon politique indépassable de notre temps ? De quel libéralisme parle-t-on ? Quels effets contraignants produit-il sur les États et les individus ?
Le libéralisme contemporain a pris la forme d’un système de pensée, d’un ensemble de croyances, d’une pratique gouvernementale et d’un modèle de civilisation. Il puise ses ressources dans des textes et des auteurs « savants » pour en faire, aujourd’hui, des armes théoriques dans les luttes politiques.
Contre les représentations naïves, fausses et déréalisantes des libéraux, cet essai critique met au jour les erreurs, les mensonges, les illusions, les mythes et la vision fataliste de l’idéologie libérale obnubilée par les « solutions de marché » et l’extension du droit privé. Ce fatalisme, qui emprisonne de plus en plus les consciences des élites dirigeantes, est fabriqué par toute une chaîne institutionnelle mise au service de la seule logique capitaliste. Dans cette volonté de démanteler le service public et le droit du travail, une certaine science économique asservie au dogme de la « libre entreprise » ne porte-t-elle pas une lourde responsabilité ?