Altération

Edition du Croquant


Nicolas Oblin
Sport et capitalisme de l'esprit


Cet ouvrage s’inscrit dans une démarche de compréhension et de dénonciation de la réification de l’existence à travers le prisme de l’analyseur sportif et des grandes catégories qui le caractérisent. La violence fondamentale de la socialisation sportive, l’esthétisation des rapports de domination, la dimension abstraite de la « valeur performance », l’événementialité sportive (à travers la volonté des États d’organiser les Jeux olympiques) et la collusion de l’idéologie postmoderniste du management avec celle du sport constituent les grandes lignes de ce travail. Plus généralement, c’est bien du désir – régressif – d’accumulation de domination, cette dimension de prédation qui surdétermine tant l’institution sportive que l’économie capitaliste qu’il est question ici, avec en filigrane et en conclusion ce questionnement relatif au potentiel anti-démocratique, fasciste, dont l’institution sportive et la fascination qu’elle exerce sur le public sont un vecteur « autorisé » important.
Ce travail est la synthèse de recherches menées par l’auteur, depuis quatre ans, dans le domaine des sciences humaines, sociales et politiques, en collaboration avec le collectif Illusio. Le cadre théorique mobilisé ici est largement pluridisciplinaire et multiréférentiel. Théorie critique, critique de la valeur, phénoménologie, ethnopsychanalyse, analyse institutionnelle et, bien entendu, théorie critique du sport sont autant de courants qui participent de l’élaboration théorique de l’ouvrage et dont la complémentarité permet d’enrichir la compréhension du processus de sportivisation.

 

Nicolas Oblin est docteur en sociologie et directeur de rédaction de la revue Illusio. Il s’intéresse à l’étude de la corporéité et au phénomène sportif en général. Ses réflexions, plus généralement orientées sur la question de la réification et des rapports de domination, portent également sur les conditions de production de la connaissance scientifique, en particulier à l’Université.


Alfred Sohn-Rethel

La pensée-marchandise


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Ce ne sont pas seulement les contenus de la pensée, mais ses formes mêmes qui trouvent leur origine dans l’organisation sociale de la production matérielle. Les débuts de la logique dans le monde grec antique sont liés à l’apparition des premières pièces de monnaie. L’a priori dont parlait Kant était la forme-marchandise. Telles sont les théories novatrices que Sohn-Rethel a proposées dès les années 1930, à contre-courant de toute la tradition philosophique, mais aussi du marxisme traditionnel. Elles ont influencé profondément les débuts de l’« École de Francfort », mais au prix d’une longue marginalisation de ­l’auteur. Cette première traduction française de trois de ses essais comble non seulement une lacune majeure dans la connaissance de la pensée critique allemande à son âge d’or, mais elle offre également les jalons pour élaborer aujourd’hui une épistémologie basée sur la théorie de Marx, dans le cadre d’une critique radicale de l’abstraction sociale, du marché et de la marchandise qui nous gouvernent.

Alfred Sohn-Rethel (1899–1990), sociologue, économiste et historien allemand inspiré par Marx, a participé à l’élaboration de la « Théorie critique » d’Adorno (qui l’admirait), Benjamin et Horkheimer dans les années 1930. Ce n’est que dans les années 1970, après un long exil en Angleterre, que ses écrits furent publiés en Allemagne et qu’il put enseigner à l’université de Brême, suscitant des débats passionnés dans la gauche allemande.


Anselm Jappe est l’auteur des livres Guy Debord (Denoël 2001), Les aventures de la marchandise (Denoël, 2003) et L’avant-garde inacceptable (Lignes, 2004). Il enseigne l’esthétique à l’École d’art de Frosinone (Italie). Il participe aux revues Exit ! (Nuremberg, Allemagne) et Illusio (Caen).


Patrick Vassort

Sexe, drogue et mafia. Sociologie de la violence sportive


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Dans cet ouvrage, Patrick Vassort montre combien l’institution sportive est devenue le modèle de la compétition névrotique de notre société. Derrière un discours sur les valeurs positives, la fraternité ou l’amitié, le sport développe ou ne fait que renforcer les formes les moins acceptables de la domination. C’est la force opiacée du sport, sa capacité à construire au sein du processus de production corporel et idéologique une fausse conscience, un appareil stratégique capitaliste qui refoule la réalité et produit les formes symboliques les plus dangereuses, qui sont montrées ici.
Les thèmes choisis, les exemples révélés, ne visent pas à évoquer une pratique sportive particulière ou un événement singulier. Ils permettent de mieux comprendre l’institution sportive mais, également, la société capitaliste dans sa dimension la plus faussement festive. C’est en parcourant la réalité de la quotidienneté – du niveau amateur le plus commun aux sportifs de haut niveau les mieux reconnus – que ­l’auteur démontre que l’idéologie sportive forme, déforme et manipule toutes les conditions du vivre-là-ensemble et impose une lutte de tous contre tous, incessante, violente, insensée, impensée. De la violence physique de la pratique jusqu’aux violences sexuelles en passant par les addictions aux drogues et les liens mafieux : soyez les bienvenus dans le monde du sport.


Patrick Vassort est maître de conférences HDR de l’université de Caen. Son travail se poursuit sur trois axes principaux : la connaissance épistémologique, la sociologie politique du sport et la sociologie politique des idéologies et des systèmes politiques. Il a publié :

Football et politique. Sociologie historique d’une domination, Paris, Éditions de la Passion, 1999 ; (avec Nicolas Oblin) La crise de l’université française. Traité critique contre une politique de l’anéantissement, Paris, L’Harmattan, 2005 ; Épistémologie. Le cas de la sociologie du sport, Paris, L’Harmattan, 2007.