Nous avons décidé de consacrer le premier numéro à l’analyse critique d’une institution olympique, gardienne du temple, pourvoyeuse du mythe et véhicule historique de l’idéologie sportive, probablement l’une des plus puissantes de notre époque.
Détruire les fausses identifications, entre antiquité et modernité industrielle, c’est-à-dire entre Jeux antiques et Jeux modernes, déconstruire les normes et les représentations instituées et notamment la normalisation sportive des corps, anéantir les fausses séparations entre sport de gauche et sport de droite, amateurisme et professionnalisme, sport spectacle et sport de masse, dénoncer les secrets bureaucratiques de l’institution olympique, les malversations financières, les escroqueries, les alliances économiques et politiques les plus douteuses, remettre en cause les hiérarchies sportives, olympiques, et ce qui fonde leur légitimité, dont la croyance irrationnelle en l’idée que l’infini progrès humain puisse émaner du progrès sportif.